Comme chaque année, le 21 septembre est célébrée la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. Il y a plus de cent ans, en 1907, le médecin allemand qui lui a donné son nom a découvert cette pathologie qui fait partie des maladies classées comme démences. Celles-ci se caractérisent par la perte de la mémoire et d’autres capacités cognitives essentielles.
Qui est touché par la maladie d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer entraîne une détérioration significative de la vie quotidienne des personnes touchées et de leurs familles, qui sont principalement chargées de fournir les soins et l’attention dont le patient a besoin.
Selon l’OMS, environ 55 millions de personnes dans le monde souffrent de démence, dont plus de 60 % de la maladie d’Alzheimer. Mais on estime que le nombre de malades atteindra 75 millions en 2030 et 150 millions en 2050.
En Espagne, sa prévalence est également élevée, augmentant avec l’âge de 3,4 % entre 70 et 74 ans à 40 % chez les plus de 90 ans. Ainsi, près d’un million de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer dans notre pays, la plupart d’entre elles ayant plus de 80 ans.
Les principaux objectifs de la célébration de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer sont de sensibiliser la société aux besoins réels des patients, d’obtenir le soutien public nécessaire et de promouvoir la recherche sur la maladie, sa prévention et son traitement.
Causes et symptômes de la maladie
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative de cause inconnue dans laquelle plusieurs facteurs de risque (à la fois génétiques et acquis) sont impliqués. L’un des facteurs les plus importants est l’âge, bien que la démence ne soit pas une conséquence inévitable du vieillissement.
Les démences en général, et la maladie d’Alzheimer en particulier, sont des syndromes cliniques caractérisés par un déclin progressif de deux ou plusieurs domaines cognitifs (tels que la mémoire, le langage, les fonctions exécutives ou la planification) qui affectent les activités de la vie quotidienne.
Le processus physiopathologique impliquant la neurodégénérescence dans la maladie d’Alzheimer se caractérise généralement par deux événements distincts : l’accumulation extracellulaire de plaques de protéine β-amyloïde et la présence intracellulaire d’enchevêtrements neurofibrillaires de protéine tau hyperphosphorylée.
La démence se manifeste de manière insidieuse avec une évolution clinique progressive qui peut toucher tous les domaines cognitifs. La maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence et le domaine le plus touché dans un premier temps est la mémoire, bien qu’il existe des formes moins courantes de la maladie d’Alzheimer dans lesquelles la mémoire n’est pas touchée dans un premier temps.
Les premiers symptômes peuvent comprendre, entre autres :
- Altération de la mémoire des faits récents (événements, conversations, rendez-vous, …).
- Perte et égarement d’objets (rangement dans des endroits inhabituels et impossibilité de les retrouver).
- Désorientation spatiale (dans des lieux familiers et parfois à la maison).
- Désorientation temporelle (confusion des dates, voire de l’heure).
- Difficulté à résoudre des problèmes courants ou à prendre des décisions.
- Difficultés de langage (ne pas trouver les mots justes dans une conversation, ou difficulté à nommer les objets de la vie quotidienne).
- Troubles de l’humeur ou du comportement (dépression, sautes d’humeur soudaines, irritabilité, etc.).
Prévention de la maladie d’Alzheimer
Comme il n’existe actuellement aucun traitement efficace de la maladie, une attention particulière doit être accordée à la prévention. Les mesures qui se sont avérées les plus efficaces pour préserver la santé cérébrale face à la démence sont les suivantes :
· Contrôle du poids et maintien d’une alimentation saine.
· Pratiquer une activité physique quotidienne.
· Limiter la consommation d’alcool et de tabac.
· Contrôle de la tension artérielle, de la glycémie et du taux de cholestérol.
· Lutter contre la dépression et l’isolement social.
· Garder l’esprit occupé et maintenir une vie sociale active.
Traitement de la maladie d’Alzheimer
Il n’existe actuellement aucun traitement capable de guérir la démence ou d’inverser sa progression. Nous disposons de médicaments qui réduisent temporairement les effets de la neurodégénérescence ; nous disposons également de médicaments qui aident à contrôler les altérations comportementales associées.
Nous pouvons distinguer quatre aspects fondamentaux dans le traitement :
- Traitement spécifique des altérations cognitives : inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et mémantine.
- Traitement des facteurs de risque cardiovasculaire : antihypertenseurs, antidiabétiques, hypocholestérolémiants, etc.
- Traitement des troubles du comportement : hypnotiques, anxiolytiques, antidépresseurs et antipsychotiques.
- Traitement non pharmacologique : le travail de l’aide-soignant est très important, la manière d’aborder le patient, comprendre ce qui lui arrive, etc.
Nouveaux médicaments
Ces dernières années, la recherche de nouveaux médicaments contre la maladie d’Alzheimer s’est multipliée dans le but d’en stopper la progression. Ainsi, dans un avenir proche, de nouveaux traitements capables de ralentir la dégénérescence causée par la maladie pourraient être disponibles.
Parmi les médicaments contre la maladie d’Alzheimer qui font l’objet de recherches, nous pouvons citer :
- Lecanemab. Il s’agit d’un anticorps qui se lie sélectivement aux structures qui donneront naissance aux plaques de bêta-amyloïde et qui est à l’étude pour le traitement des troubles cognitifs légers. Il a déjà reçu l’autorisation de mise sur le marché de la FDA et l’Agence européenne des médicaments a entamé le processus d’examen en vue de son autorisation en Europe.
- Donanemab. Anticorps monoclonal qui reconnaît une forme de la protéine bêta-amyloïde. Un certain nombre d’essais cliniques sont actuellement en cours avec ce médicament.
- Ganteranumab. Anticorps monoclonal qui se lie aux formes agrégées de la protéine bêta-amyloïde, activant les cellules immunitaires dans le cerveau. Toutefois, les premiers résultats obtenus chez l’homme ont été moins bons que prévu.
- D’autres recherches prometteuses, mais encore à des stades préliminaires, comprennent des inhibiteurs phénoliques de l’agrégation de la bêta-amyloïde, des vésicules extracellulaires pour la libération de médicaments agissant sur les neurones et des nanozymes artificielles.
Soins aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer
L’un des points clés de la prise en charge de cette maladie est d’aborder les soins des patients atteints de manière holistique. L’âge étant un facteur important, nous rencontrons souvent des patients présentant des pathologies chroniques et des conditions socio-familiales qui doivent être prises en compte lors de l’élaboration d’un plan thérapeutique. La situation fonctionnelle, sociale et émotionnelle du patient, mais aussi de son environnement, nécessite une approche holistique qui s’adapte aux changements qui surviendront du fait de l’évolution de la maladie.
Il est nécessaire de mettre en place des équipes interdisciplinaires à différents niveaux de soins, coordonnées par un neurologue ou un gériatre, avec la présence de professionnels qui s’occupent des aspects physiques, cognitifs, émotionnels, fonctionnels et socio-affectifs de la personne. Tous doivent être en mesure de fournir des soins de qualité, en essayant de maintenir le patient dans son milieu de vie le plus longtemps possible.
Sources
- Organización Mundial de la Salud. Demencia. 2023. Consultado: 17/07/2023.
- Sociedad Española de Geriatría y Gerontología. Nuevos tratamientos y prevención para la enfermedad del Alzheimer. 2021. Consultado: 17/07/2023.
- Fundación Pasqual Maragall. Últimos avances en Alzheimer: nuevos fármacos en investigación. Consultado: 17/07/2023.
- Weller J, Budson A. Current understanding of Alzheimer’s disease diagnosis and treatment. F1000Res 2018; 7: F1000 Faculty Rev-1161. Doi: 10.12688/f1000research.14506.1.