On dit que la musique est capable de dompter les bêtes sauvages. C’est peut-être exagéré, mais parmi les effets directs de la musique, nous retrouvons sa capacité à provoquer la joie, le calme, la mélancolie et l’espoir, entre autres sentiments. En outre, elle peut également avoir des effets bénéfiques sur la santé. La musique à des fins thérapeutiques a commencé à être utilisée dans les centres médicaux il y a plusieurs décennies, ce qui a donné naissance à la musicothérapie.

 

Qu’est-ce que la musicothérapie ?

La musicothérapie est une méthode thérapeutique qui utilise la musique dans ses différentes variantes pour guérir des maladies ou améliorer des symptômes et des aspects liés à la santé et au bien-être.

La musicothérapie utilise ainsi les différents éléments qui font partie de la composition musicale (le son, le rythme, la mélodie et l’harmonie) avec un individu ou un groupe. L’objectif de ce processus est de promouvoir l’amélioration des aspects liés aux caractéristiques physiques, psychologiques, sociales, cognitives et comportementales des destinataires.

La musicothérapie est une méthode thérapeutique à part entière et n’est pas définie comme une thérapie alternative ou subalterne.

 

Comment la musique affecte-t-elle la santé ?

Nous pouvons classer les avantages de la musicothérapie en trois groupes principaux. Tout d’abord, au niveau cognitif, car elle augmente notre capacité d’apprentissage, améliore l’orientation et la capacité d’attention-concentration. Sur le plan physique, elle améliore la mobilité de nos articulations et réduit considérablement le stress. Enfin, sur le plan socio-émotionnel, la musicothérapie augmente nos relations sociales et en améliore la qualité.

La capacité interactive de la musique avec le corps et l’esprit est à la base des bénéfices potentiels de la musicothérapie. Ainsi, l’application contrôlée de la musique est capable d’activer différentes parties du cerveau, de stimuler les sens et d’éveiller des sentiments et des émotions. Elle est également capable de provoquer des réponses physiologiques et mentales.

De plus, l’utilisation de la musique dans une approche thérapeutique a permis d’explorer de nouvelles voies de recherche dans différents domaines de la santé, notamment les pathologies invalidantes, le domaine des séjours hospitaliers prolongés ou la communication des patients atteints de troubles cognitifs, entre autres situations.

 

Intervention musicale passive

Parmi les techniques utilisées en musicothérapie, l’une des plus simples et des plus immédiates est d’écouter de la musique. Cette activité est considérée comme passive. D’un point de vue neuroscientifique, les activités passives liées à la musicothérapie se distinguent des activités actives par l’activation de différentes parties du cerveau.

Ainsi, l’écoute de la musique peut activer différentes régions du cerveau, notamment :

    • Les zones corticales et sous-corticales du cerveau
    • L’amygdale
    • Le corps géniculé médian dans le thalamus
    • Les cortex auditifs primaires droit et gauche
    • Le cortex frontal moyen antérieur
    • Le sillon temporal supérieur
    • Les pôles temporaux

En revanche, lorsqu’on écoute de la musique, les régions activées dans le cerveau dépendent de divers facteurs, tels que les préférences individuelles pour le type de musique choisi. On ne choisit pas de la même manière la musique que l’on va écouter ou celle qui a été choisie par quelqu’un d’autre.

Parmi les aspects améliorés par la musicothérapie passive, citons l’identification de ses propres émotions et l’augmentation de l’attention. Ces aspects sont particulièrement importants chez les patients atteints d’autisme, car dans ce trouble, la reconnaissance des émotions et la capacité de communication sociale sont peu développées.

Son application est donc recommandée, en particulier chez les enfants et les jeunes, lorsque des problèmes tels que les troubles du langage, les déficits psychomoteurs, l’hyperactivité, le syndrome de Down et le syndrome de Williams apparaissent.

 

Intervention musicale active

Contrairement à l’intervention musicale passive, la participation musicale active requiert une participation directe, par exemple en jouant d’un instrument, en chantant ou en participant à la composition musicale.

Ce type d’activité musicale implique davantage de régions cérébrales que les interventions passives. Outre les zones cérébrales activées par l’écoute de la musique, l’action musicale active implique le cervelet, les ganglions de la base et l’aire motrice corticale.

La communication verbale et non verbale fait partie des aspects qui peuvent bénéficier de la participation musicale active et être stimulés par elle. Enfin, des améliorations de l’humeur et de certains symptômes dépressifs ont été observées.

 

Musicothérapie pour différentes pathologies

La musicothérapie peut être utilisée avec des patients de tout âge dans un large éventail de contextes tels que les hôpitaux, les cliniques, les centres de soins ambulatoires et le domicile des patients.

Grâce aux différentes techniques qui utilisent la musique comme outil thérapeutique, elle peut contribuer à l’amélioration de différents aspects, symptômes et signes associés à diverses pathologies qui ont été observés dans de nombreuses recherches.

 

Maladies mentales

Grâce à des séances de musicothérapie, les patients atteints de schizophrénie et d’autres troubles mentaux graves peuvent améliorer leur fonctionnement général et leur interaction sociale.

Plusieurs études ont également été menées auprès de personnes âgées souffrant de dépression et ont montré une réduction de leur symptomatologie.

 

Maladies neurodégénératives

Dans des pathologies telles que la maladie de Parkinson, où l’activité motrice est compromise, la musicothérapie permet d’améliorer les mouvements liés à la marche.

 

Démence

La musicothérapie s’est avérée bénéfique pour améliorer les troubles du comportement, l’anxiété et l’agitation chez les patients atteints de démence.

 

Meilleur repos

La qualité du sommeil est un autre aspect qui peut être amélioré grâce aux techniques de musicothérapie. Cet élément est directement lié à un meilleur état de santé général et à une augmentation de la qualité de vie.

 

Améliorations chez les prématurés

La musicothérapie a montré des effets favorables significatifs sur les bébés prématurés et leurs mères. Les études montrent une amélioration de la fonction respiratoire chez les prématurés, ainsi qu’une amélioration du niveau d’anxiété de la mère.

 

Patients en soins intensifs

Chez les patients gravement malades, il a été observé que la musique peut réduire le stress et l’anxiété pendant la ventilation mécanique. Cela contribue à la relaxation générale, à la diminution de la fréquence cardiaque et de la consommation d’oxygène et à une ventilation plus efficace. En outre, la musique appliquée peut améliorer la qualité du sommeil et réduire la douleur chez les patients. Il en résulte un rétablissement plus rapide.

 

Santé cardiovasculaire

Certaines études ont également évalué l’effet de la musicothérapie chez des patients souffrant d’hypertension artérielle. Des séances régulières de musicothérapie passive pendant 4 semaines ont entraîné une réduction significative de la tension artérielle systolique par rapport au groupe témoin.

En conclusion, bien que certains aspects pour lesquels les preuves ne sont pas solides doivent être davantage étudiés, la musicothérapie peut constituer un traitement pouvant être bénéfique pour de nombreux patients sans effets indésirables. Les patients, les pathologies et les symptômes qui peuvent en bénéficier sont les suivants :

    • Maladies limitantes affectant l’état mental et la qualité de vie, en particulier dans leur symptomatologie.
    • Les patients sous ventilation mécanique dont la fonction respiratoire et l’état mental sont altérés.
    • Lésions cérébrales acquises affectant la fonction motrice.
    • Troubles du spectre autistique, en particulier amélioration des capacités de communication.
    • Maladie coronarienne ayant des effets sur les fonctions circulatoires, respiratoires et mentales.

 

Sources