La pollution de l’air représente un risque environnemental fréquent qui affecte principalement les poumons, mais aussi le système cardiovasculaire et d’autres organes. En outre, elle peut également avoir un impact significatif sur le développement de l’enfant à naître.
Les polluants atmosphériques sont souvent invisibles, mais leurs effets sur la santé peuvent être graves. Cela est encore plus évident pour les groupes de personnes les plus vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, ainsi que les patients souffrant de diverses affections, telles que les maladies respiratoires chroniques et les maladies cardiovasculaires, entre autres.
Outre les effets sur la santé d’une exposition brève et intense à la pollution, il est essentiel d’étudier l’effet d’une exposition prolongée aux polluants atmosphériques.
Pollution atmosphérique : effets sur la santé
Ces dernières années, la compréhension des effets de la pollution de l’air sur la santé a beaucoup progressé. Ainsi, il a été constaté qu’elle a un impact évident sur la quasi-totalité des systèmes de l’organisme. Même lorsque les niveaux de pollution sont faibles, l’exposition peut être nocive et entraîner un risque accru de maladie et de mortalité, en particulier de maladies cardiovasculaires et respiratoires chez les personnes vulnérables.
Il n’est pas surprenant que la pollution soit considérée comme la quatrième cause de décès après le tabagisme. Pour se faire une idée, les experts en pneumologie vont jusqu’à assimiler l’exposition continue à la pollution atmosphérique au tabagisme.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 99 % de la population vit dans des endroits où les normes de qualité de l’air ne sont pas respectées. La pollution est ainsi à l’origine de plus de 4 millions de décès prématurés dans le monde chaque année, certaines estimations parviennent presque au double de ces chiffres.
Dans les villes les plus peuplées d’Espagne, les niveaux recommandés pour la santé humaine de divers polluants et particules sont souvent dépassés, causant plus de 10 000 décès par an.
L’exposition prolongée à la pollution atmosphérique est associée à un risque accru de décès. En termes de pathologies spécifiques, l’exposition à la pollution atmosphérique est associée à un risque accru de maladies respiratoires et de certains types de cancer. À cet égard, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) considère les particules en suspension et la pollution atmosphérique comme « cancérogènes pour l’Homme », notamment en ce qui concerne le cancer du poumon, mais aussi d’autres cancers, comme le cancer du sein et les tumeurs de l’appareil digestif.
En ce qui concerne les effets cardiovasculaires de la pollution, diverses recherches, notamment la vaste étude menée dans 21 pays et publiée dans la revue Lancet Planetary Health, montrent que l’exposition à long terme à des concentrations élevées de pollution atmosphérique est associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire chez les adultes.
De même, une grande partie des cas de pneumonie infantile sont imputables à la pollution atmosphérique et entraînent un mauvais développement des poumons chez les enfants exposés.
Parmi les autres effets néfastes de l’exposition à la pollution atmosphérique, nous pouvons citer les troubles neurologiques et les troubles de la reproduction.
Polluants atmosphériques
Les moyens de transport (y compris les véhicules à moteur), les centrales thermiques et les installations industrielles sont les principales sources de pollution de notre environnement.
Parmi les polluants les plus nocifs nous retrouvons :
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- Les particules en suspension
- Les oxydes d’azote (tels que le dioxyde d’azote ou NO2).
- L’ozone
- Le dioxyde de soufre
- Le monoxyde de carbone
- Le plomb
Les particules en suspension sont un mélange complexe de petites particules solides et de gouttelettes liquides en suspension dans l’air, dont la taille, la forme et la composition chimique varient. Elles sont généralement produites par la combustion des véhicules à moteur, en particulier les moteurs diesel. Parmi les particules les plus polluantes, on trouve celles qui mesurent moins de 10 microns (PM10) car elles peuvent être inhalées et s’accumuler dans le système respiratoire et surtout celles qui mesurent moins de 2,5 microns de diamètre (PM2,5), qui sont les particules dites fines et qui représentent un risque plus important pour la santé car elles peuvent se déposer dans les poumons.
Niveaux de pollution
Les jours où les niveaux de pollution dépassent les limites fixées, les admissions à l’hôpital et les consultations médicales augmentent. On observe également une augmentation significative du nombre de passages aux urgences, en particulier pour les patients souffrant de maladies respiratoires chroniques, les personnes souffrant d’asthme et les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
En outre, de nombreuses études montrent que les effets néfastes de la pollution atmosphérique suivent une courbe dose-réponse sans seuil, c’est-à-dire que les personnes exposées à des concentrations inférieures au seuil peuvent également présenter un risque accru de maladie et de mortalité.
Stratégies de réduction de la pollution
Pour réduire la charge de maladie et de mortalité, il suffit de réduire les niveaux de pollution atmosphérique.
Dans les villes, un développement plus durable permettrait de réduire les sources importantes de pollution atmosphérique. Cela nécessiterait des politiques à différents niveaux, avec des mesures axées sur des questions telles que :
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- La réduction du trafic automobile, en mettant l’accent sur l’encouragement des transports publics.
- La promotion d’activités industrielles et énergétiques durables et plus respectueuses de l’environnement.
- La mise en œuvre d’un modèle de logement économe en énergie.
- Encourager les citoyens à produire leur propre électricité.
- L’optimisation de la gestion des déchets industriels et municipaux.
En bref, la réduction effective de la pollution doit venir des institutions et des citoyens. Les différents axes de travail pour lutter contre la pollution doivent inclure :
1. Des systèmes de surveillance
La mesure des niveaux de pollution est nécessaire pour évaluer le résultat des émissions et prendre ainsi des décisions concernant la gestion de la qualité de l’air.
2. Des mesures de contrôle
Ces mesures doivent comprendre :
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- Le choix de l’emplacement des sources d’émission, en tenant compte, entre autres, de la nature des polluants et des conditions météorologiques du site.
- Le choix de combustibles moins polluants.
- L’épuration des particules ou des gaz.
- L’utilisation de phénomènes de diffusion météorologique pour diluer les polluants.
- Le remplacement des procédés technologiques par des procédés moins polluants.
- La mise en place d’un cadre juridique permettant l’adoption efficace de mesures de contrôle.
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Sources
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