L’anémie est une affection fréquente chez les personnes âgées, souvent sous-diagnostiquée. Elle peut être le symptôme d’une maladie sous-jacente ou une affection indépendante, dont la cause peut être multifactorielle. En outre, l’anémie chez les personnes âgées est associée à un risque accru de mortalité et d’hospitalisation, affectant leur qualité de vie et leur capacité fonctionnelle.

L’anémie chez les personnes âgées est une affection très fréquente car sa prévalence est directement liée à l’âge. Ses causes peuvent être très diverses, telles que les carences nutritionnelles, les pertes de sang dues aux hémorragies, etc.

La sensibilisation à l’anémie chez les personnes âgées et sa prise en charge appropriée sont essentielles pour améliorer la santé et le bien-être de ce groupe de patients vulnérables. Le traitement doit être ciblé sur la cause de l’anémie, bien que dans de nombreux cas, aucune cause claire ne puisse être identifiée.

 

Qu’est-ce que l’anémie ?

L’anémie se définit comme une diminution de la teneur en hémoglobine du sang, le pigment qui donne leur couleur aux globules rouges. Leur fonction la plus importante est de transporter l’oxygène des poumons vers le reste des tissus.

Chez l’adulte, on considère qu’une personne est anémique lorsque son taux d’hémoglobine est inférieur aux valeurs suivantes :

    • Hommes, moins de 13 g/dL.
    • Femmes non enceintes, moins de 12 g/dL.
    • Femmes enceintes, moins de 11 g/dL.

Le diagnostic de l’anémie ne repose pas uniquement sur le taux d’hémoglobine, mais doit également prendre en compte l’état clinique du patient, ses antécédents médicaux et d’autres facteurs.

Le fer fait partie de l’hémoglobine et représente jusqu’à 60 % du fer total. En outre, le fer est également stocké dans le foie, la rate, les muscles et la moelle osseuse.

Les types d’anémie

En fonction de leur cause, on peut distinguer trois groupes principaux : les anémies par carence, les anémies associées à des troubles chroniques et les anémies sans cause apparente.

Les types d’anémie les plus courants comprennent :

    • L’anémie ferriprive

Il s’agit du type d’anémie le plus courant. Elle survient en cas de carence en fer. C’est la plus fréquente des anémies microcytaires, dans lesquelles la taille des globules rouges est réduite. La carence en fer peut être due à un apport insuffisant, à une malabsorption intestinale ou à une perte de sang involontaire due à un ulcère gastroduodénal ou à un cancer du côlon, entre autres causes. Chez les personnes âgées, la cause la plus fréquente est généralement une perte digestive, renforcée chez de nombreux patients par l’utilisation d’anticoagulants.

    • Anémie par carence en vitamines

Elle est principalement due à une carence en vitamines B12 et B9 (acide folique). Il s’agit d’anémies mégaloblastiques dans lesquelles les globules rouges sont plus gros que d’habitude.

Les causes possibles d’une carence en vitamines sont un apport insuffisant en vitamines ou une malabsorption.

    • La vitamine B12

Se trouve dans les aliments d’origine animale tels que la viande, le poisson, les œufs et les produits laitiers. Une carence peut être due à des problèmes digestifs qui empêchent l’absorption correcte de la vitamine (anémie pernicieuse). Absorbée dans l’iléon, elle peut être compromise par un manque de facteur intrinsèque, fabriqué dans l’estomac. Elle peut également survenir chez les personnes suivant un régime végétarien non supplémenté.

    • L’acide folique

Quant à lui, est présent dans les fruits, les légumes, les légumineuses et les abats. Sa carence est due à un apport insuffisant ou à une malabsorption intestinale.

    • Anémies hémolytiques

Elles sont dues à une destruction accélérée des globules rouges. Cela peut être dû à une hypertrophie de la rate, l’organe où les globules rouges sont détruits, ou à une cause auto-immune. Elles peuvent également être dues à des anomalies génétiques des globules rouges qui apparaissent dans certaines maladies héréditaires telles que la thalassémie ou la drépanocytose, entre autres.

    • Anémies causées par des pathologies

De nombreuses pathologies peuvent s’accompagner d’une anémie. Parmi celles-ci, on peut citer la leucémie, l’hypoplasie de la moelle osseuse entraînant une diminution de la production de globules rouges, l’insuffisance rénale ou de nombreuses maladies chroniques de différentes natures.

Anémie chez les personnes âgées

La prévalence de l’anémie augmente avec l’âge. Jusqu’à 10 % des personnes âgées de 65 à 70 ans sont anémiques, alors que cette prévalence peut atteindre 15 à 25 % chez les personnes âgées de plus de 80 ans.

L’anémie chez les personnes âgées est révélatrice de pathologies sous-jacentes et est associée à un mauvais pronostic vital et fonctionnel à moyen et long terme.

Tout d’abord, l’anémie est associée à des problèmes cardiovasculaires. L’existence d’une anémie entraîne une diminution du transport de l’oxygène vers les tissus périphériques, ce qui peut entraîner des mécanismes compensatoires tels que l’hypertrophie ventriculaire gauche, un dysfonctionnement cardiaque et des événements cardiovasculaires.

En outre, l’anémie peut également entraîner des troubles cognitifs et une diminution de la capacité physique, ce qui peut se traduire par un risque accru de chutes et de fractures.

Enfin, l’anémie est un facteur prédictif clair de la mortalité à moyen et long terme chez les personnes âgées.

 

Symptômes de l’anémie

En général, l’anémie n’est pas associée à des symptômes spécifiques. Elle est souvent détectée lors d’une analyse sanguine de routine sans que le patient ne remarque aucun symptôme.

Lorsque le taux d’hémoglobine chute de manière significative, des signes tels que la fatigue, des palpitations, l’essoufflement à l’effort, les vertiges et les maux de tête peuvent apparaître.

Chez les personnes âgées ou souffrant de problèmes cardiaques, elle peut provoquer des symptômes similaires à ceux de l’angine de poitrine.

 

Anémie, traitement

Pour traiter l’anémie, il est nécessaire de s’attaquer au problème sous-jacent responsable de son apparition.

Dans le cas de l’anémie ferriprive, le traitement sera oral dans la grande majorité des cas, à base de sels ferreux. La carence en fer est fréquente dans certains groupes de population tels que les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes, les personnes suivant un régime restrictif et les personnes âgées. Les carences en acide folique et/ou en vitamine B12 sont moins fréquentes.

Pour le traitement de l’anémie mégaloblastique, il convient d’administrer de l’acide folique ou de la cobalamine (vitamine B12), selon le cas.

Enfin, en cas d’anémie due à des processus chroniques, comme une pathologie rénale, le traitement fait appel à des agents qui stimulent l’érythropoïèse ou la production de globules rouges, comme l’érythropoïétine.

 

Comment assurer un apport en fer adéquat et optimisé ?

Le fer contenu dans les aliments se présente sous deux formes différentes. D’une part, la forme héminique est présente dans la viande et le poisson et est la mieux absorbée. D’autre part, la forme non héminique se trouve dans les végétaux, les œufs, les produits laitiers et les sels minéraux.

L’apport journalier recommandé en fer varie en fonction de l’âge, du sexe et d’autres facteurs supplémentaires, mais il est généralement de 12 mg/jour pour les hommes et de 15 à 18 mg/jour pour les femmes en âge de procréer.

Quelques conseils pour avoir une alimentation riche en fer et optimiser son absorption sont :

    • Consommer des sources de fer héminique et non héminique.
    • Associer les aliments riches en fer à des aliments riches en vitamine C (agrumes, poivrons, tomates, kiwis, fraises, brocolis, etc.), qui contribuent à augmenter l’absorption du fer non héminique.
    • Limiter la consommation d’aliments susceptibles de réduire l’absorption du fer, tels que le thé, le café et le vin rouge.
    • Cuisiner avec des ustensiles en fer peut augmenter la quantité de fer dans les aliments, car ils libèrent de petites quantités qui peuvent contribuer à un apport adéquat.

 

Sources :