La santé sexuelle fait partie intégrante du bien-être général d’une personne et joue un rôle fondamental dans la qualité de vie. Les dysfonctionnements sexuels sont des problèmes courants qui peuvent affecter la santé sexuelle et empêcher une participation satisfaisante aux relations sexuelles à tous les stades de la vie, de l’adolescence à la vieillesse. Chacun d’entre eux peut faire l’objet d’une prévention ou d’un traitement approprié.

Sexualité, santé et dysfonctionnement sexuel

La sexualité est un autre aspect de la santé des personnes. En ce sens, l’apparition de dysfonctionnements sexuels est un problème de santé qui a un impact négatif sur la qualité de vie.

Les dysfonctionnements sexuels comprennent différentes formes d’incapacité à participer de manière satisfaisante à une relation sexuelle-affective, en raison de l’absence ou de la modification d’une ou de plusieurs phases de la réponse sexuelle : désir, excitation, orgasme et résolution. Ces troubles peuvent toucher toute personne, indépendamment du sexe, de l’âge ou de l’orientation sexuelle.

Les causes peuvent être diverses, principalement psychologiques et culturelles, mais aussi physiques, notamment le manque d’intérêt sexuel, l’incapacité à ressentir du plaisir, la défaillance de la réponse physiologique nécessaire à l’interaction sexuelle ou l’incapacité à contrôler ou à ressentir l’orgasme.

Le traitement doit toujours être adapté aux besoins et à la situation de chaque personne. Il est donc essentiel de rechercher une aide professionnelle dans les domaines de la médecine, de la psychologie et de la sexologie, ainsi que de comprendre les causes de ces dysfonctionnements pour pouvoir traiter ces problèmes de manière adéquate.

 

Facteurs psychologiques et dysfonctionnement sexuel

Une grande partie des dysfonctionnements sexuels ont une cause multifactorielle, avec des facteurs organiques, psychologiques, culturels, moraux et religieux, ainsi qu’une éducation sexuelle insuffisante ou déficiente, à l’origine.

Ainsi, des facteurs de risque cardiovasculaire, des maladies organiques et des troubles mentaux tels que la dépression peuvent être présents. À cela peuvent s’ajouter l’anxiété et le stress générés par le fait de ne pas pouvoir mener à bien une relation sexuelle lorsque les précédentes ont été insatisfaisantes (anticipation de l’échec).

Il est fréquent que les patients souffrant de dysfonctionnement sexuel l’attribuent à la fatigue physique, à des problèmes liés au travail ou au stress psychologique. La présence d’un dysfonctionnement peut également être associée à des expériences personnelles et sociales insatisfaisantes, voire traumatisantes. Il peut également y avoir une relation de cause à effet entre un faible niveau de désir ou d’activité sexuelle et un manque de satisfaction physique et émotionnelle qui peut être lié à une mauvaise perception du bonheur en général.

 

Dysfonctionnement sexuel, problèmes physiologiques et maladies chroniques

Certaines maladies et habitudes liées à la santé représentent les facteurs de risque les plus importants pour les troubles de la sphère sexuelle. Les altérations de la fonction sexuelle peuvent être la conséquence de pathologies organiques telles que le diabète, certains types de cancer et de maladies chroniques, entre autres. Elles peuvent également être la conséquence des effets indésirables de certains médicaments, notamment les antidépresseurs et les antihypertenseurs, ou d’habitudes toxiques telles que la consommation excessive d’alcool, de tabac ou de drogues.

Un mode de vie sain lié à une alimentation équilibrée, à la quantité et à la qualité du sommeil, ainsi qu’à la pratique fréquente d’une activité physique, a également une influence positive sur la vie sexuelle.

Dysfonctionnements sexuels courants

Les dysfonctionnements sexuels les plus courants sont les suivants :

Dysfonction érectile

La dysfonction érectile est l’incapacité d’un homme à obtenir ou à maintenir une érection suffisamment ferme et durable pour permettre des rapports sexuels satisfaisants.

Certaines estimations indiquent qu’elle peut toucher environ la moitié des hommes entre 40 et 70 ans, pour des causes physiques (vieillissement, affections cardiovasculaires, diabète, obésité, etc.) ou psychologiques (stress, anxiété, dépression, etc.). Elle peut également être due à certains traitements pharmacologiques, à la prise et/ou à l’abus de drogues ou d’alcool.

La thérapie cognitivo-comportementale en cas de cause psychologique, ainsi que les médicaments inhibiteurs de la phosphodiestérase 5 (Viagra) et les interventions sur le mode de vie, telles qu’une activité physique régulière et une alimentation saine, ont montré leur efficacité dans la prise en charge de la dysfonction érectile.

Éjaculation précoce

L’éjaculation précoce est le dysfonctionnement sexuel le plus fréquent chez l’homme. Elle se caractérise par un manque de contrôle de l’éjaculation, qui se traduit par une éjaculation rapide après une stimulation sexuelle minimale. Des facteurs psychologiques tels que l’anxiété et les déséquilibres neurochimiques peuvent contribuer à son développement. Les techniques de contrôle de l’éjaculation, la thérapie cognitivo-comportementale, la sexothérapie et, dans certains cas, l’utilisation de médicaments tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine se sont révélés efficaces dans le traitement de l’éjaculation précoce.

Chez les jeunes hommes ou les adolescents, l’éjaculation précoce peut être due à un manque de conscience du corps, et l’éducation sexuelle peut jouer un rôle clé.

Dysfonctionnement orgasmique

Le dysfonctionnement orgasmique désigne la difficulté à atteindre l’orgasme en dépit d’une stimulation sexuelle adéquate. Chez les femmes, ce dysfonctionnement toucherait une personne sur quatre, selon certaines estimations.

Les troubles de l’orgasme peuvent se manifester par une anorgasmie ou une incapacité à atteindre l’orgasme. L’orgasme retardé, un retard significatif dans la capacité à atteindre l’orgasme, peut également se produire. Ces troubles peuvent avoir des causes à la fois psychologiques et physiologiques et peuvent être associés à un traitement médicamenteux, à des troubles neurologiques, à une maladie chronique ou à des facteurs émotionnels. La sexothérapie, la thérapie de couple, la thérapie cognitivo-comportementale et l’ajustement des médicaments sont les approches les plus courantes pour traiter ces troubles.

 

Trouble du désir sexuel hypoactif

Le trouble du désir sexuel hypoactif se caractérise par une diminution significative ou une absence persistante d’intérêt ou de désir sexuel. Il peut toucher aussi bien les hommes que les femmes et les causes peuvent être diverses, notamment des facteurs hormonaux, les effets indésirables de certains médicaments, des troubles psychologiques et des problèmes relationnels, ainsi que l’âge. Le traitement peut faire appel à la sexothérapie et à l’hormonothérapie, qui peut inclure l’utilisation de testostérone dans certains cas.

Dyspareunie

La dyspareunie est une douleur, généralement chez les femmes, pendant les rapports sexuels. Les causes peuvent être physiques (y compris les infections et l’endométriose) ou psychologiques (comme les traumatismes sexuels et l’anxiété), ou extérieures à la femme (partenaires sexuels inexpérimentés ou brutaux).

Vaginisme

Le vaginisme désigne la contraction involontaire des muscles à l’entrée du vagin, empêchant dans la plupart des cas les rapports sexuels ou la pénétration. Les causes peuvent être diverses, principalement d’ordre psychologique.

Dysfonctionnements sexuels : traitement

Le traitement des dysfonctionnements sexuels en général dépend de la cause sous-jacente. Il convient de garder à l’esprit que chaque personne est unique et qu’un traitement individualisé est donc nécessaire. Il peut s’agir d’une sexothérapie psychothérapeutique, de l’utilisation de médicaments, de dispositifs médicaux ou d’une intervention chirurgicale.

Dès l’apparition d’un dysfonctionnement sexuel ou d’un problème lié aux rapports sexuels, il est toujours important de consulter un médecin, un psychologue ou un sexologue.

Sources

Kingsberg S et al. Evaluation of the clinical relevance of benefits associated with transdermal testosterone treatment in postmenopausal women with hypoactive sexual desire disorder. J Sex Med 2007; 4(4 Pt 1): 1001-8. Doi: 10.1111/j.1743-6109.2007.00526.x.