Si vous avez plus de 40 ans et que vous pratiquez un sport intense seulement le week-end – c’est-à-dire que vous êtes un guerrier ou une guerrière du week-end – vous obtenez les mêmes bienfaits pour la santé que si vous étiez actif de manière modérée tous les jours pendant au moins une demi-heure ou trois quarts d’heure de façon plus intense, deux jours par semaine.
C’est la principale conclusion d’une étude menée auprès de plus de 63 000 personnes de plus de 40 ans et publiée dans la revue de l’Association Médicale nord-américaine JAMA. Tous les sujets ont été divisés en plusieurs groupes :
– les inactifs qui n’ont pas déclaré au moins une activité physique modérée
– les insuffisamment actifs, qui ont déclaré pratiquer une activité physique modérée de moins de 2 heures par semaine ou de moins d’une heure et quart d’exercice intense dans la semaine
– les actifs, qui étaient ceux qui pratiquaient plus de 2 heures par semaine.
– les guerriers du week-end, qui se conformaient à au moins une heure et quart d’activité intense, mais qui concentraient l’activité le week-end.
Les chercheurs ont suivi ces différents groupes pendant 18 ans et ont constaté que, dans l’ensemble, les personnes actives étaient moins susceptibles de mourir d’un trouble cardiovasculaire pendant cette période que les personnes inactives.
En outre, ils ont observé que les personnes actives qui faisaient de l’exercice régulièrement et celles qui en faisaient seulement le week-end présentaient la même réduction du taux de mortalité cardiovasculaire prématurée.
L’activité des guerriers du week-end, ainsi que d’autres activités de loisirs réalisées seulement en fin de semaine, ont la capacité de réduire la mortalité globale, celle due à des problèmes cardiovasculaires et celle due au cancer, indépendamment du fait qu’ils respectent ou non les quantités d’exercice requises par les directives internationales.
Les avantages de l’entraînement de type guerrier du week-end ont également été corroborés par une étude de l’Association américaine du cœur, qui prouve que 10 minutes d’exercice intense par jour (soit environ 75 minutes par semaine) sont suffisantes pour obtenir des effets bénéfiques.
Auparavant, ces bienfaits avaient déjà été mis en évidence par une étude de la Harvard School of Public Health (USA) en 2004, mais seulement en comparaison avec ceux qui mènent une vie sédentaire. Deux ans plus tard, une étude de l’Université de la Sarre (Allemagne) a révélé que ceux qui s’entraînaient intensément le week-end étaient aussi en forme après trois mois que ceux qui faisaient de l’exercice modéré cinq fois par semaine.
Comment cette nouvelle a-t-elle été interprétée ?
La plupart des médias internationaux ont publié la nouvelle comme une permission d’arrêter de faire de l’exercice pendant la semaine et de le laisser pour le week-end. C’est ainsi que le New York Times publie : « les guerriers du week-end réussissent à survivre », tandis que l’agence de presse Reuters va plus loin et accorde que « l’exercice du week-end prolonge la vie ». El País assure que « l’exercice seulement le week-end est aussi sain que le matraquage quotidien ».
En réalité, ces études indiquent qu’il vaut mieux faire de l’exercice, peu importe quand et en quelle quantité, pourvu qu’il dépasse les dix minutes d’augmentation intense de la fréquence cardiaque.
C’est pourquoi, il est précisé que l’on atteint ces conditions qu’avec des sports qui demandent de l’intensité et lorsque nous sommes déjà des personnes entraînées, capables de supporter plusieurs vagues d’intensité suivies, bien que courtes, sur une période d’une heure par exemple.
Comment l’appliquer au quotidien ?
Ces résultats améliorent les connaissances sur les bienfaits de l’activité physique et aident les professionnels de la santé et du bien-être à mieux guider les personnes dans leur besoin d’être plus actifs.
La première conclusion évidente est que n’importe quelle quantité d’exercice dans n’importe quelle modalité vaut mieux que rien. Et qu’il existe de multiples façons d’être actif et d’améliorer sa santé, selon les circonstances personnelles et l’environnement dans lequel on vit.
Mais la chose la plus importante que ces études montrent est que, pour les personnes entraînées, quelques minutes d’exercice intense deux jours par semaine suffisent pour obtenir les effets protecteurs pour se prémunir d’une mortalité prématurée.
Pour la majorité de la population, insuffisamment active, il est préférable de suivre la recommandation générale d’être actif à intensité modérée pendant au moins une demi-heure par jour. Si vous pouvez également ajouter une heure et quart d’activité intense dans la semaine (un quart d’heure par jour), c’est l’idéal et vous maximisez les bienfaits de l’exercice à tous les niveaux.