L’espérance de vie a presque doublé dans les pays développés au cours du siècle dernier. Cependant, l’allongement de la durée de vie de la population a également entraîné une augmentation de la prévalence des maladies liées à l’âge. L’horizon idéal serait de continuer à promouvoir la longévité, tout en restant en bonne santé. Ce n’est qu’une question de temps.

D’ici 2050, la population mondiale des plus de 60 ans devrait atteindre 2,1 milliards de personnes et celle des plus de 80 ans près de 500 millions. L’allongement de l’espérance de vie et le vieillissement en bonne santé – où les personnes âgées ne souffrent pas de pathologies ou d’incapacités importantes – sont les objectifs de nombreuses recherches, qui tentent d’inverser ou d’atténuer le processus de vieillissement lui-même.

Dans la longévité saine, les années de bonne santé se rapprochent de la durée de vie biologique, avec un fonctionnement physique, cognitif et social proche du concept de bien-être. Le vieux slogan qui consiste à ajouter de la vie aux années est plus pertinent que jamais.

Mais qu’est-ce que le vieillissement et pourquoi vieillissons-nous ?

Le vieillissement est une condition biologique normale. Il s’agit d’un processus progressif, dynamique, complexe et irréversible. Il détermine une série de changements dans l’organisme, tant biologiques (modification de la silhouette, moindre tolérance à l’effort, moindre perception des saveurs, altération de la démarche, perte de mémoire, etc.) qu’environnementaux (modification du mode de vie, des relations sociales, etc.).

Il n’y a pas de maladies spécifiques ou exclusives à la vieillesse, bien qu’il y ait une incidence plus élevée et, surtout, une manière différente de se manifester et de souffrir de la maladie.

Les maladies cardiovasculaires, le cancer, les processus neurodégénératifs et les altérations métaboliques telles que le diabète, entre autres pathologies, ont une incidence et une prévalence plus élevées dans la population âgée. L’âge est un facteur de risque supplémentaire pour certaines de ces maladies.

En outre, il ne faut pas oublier que les maladies antérieures jouent un rôle très important dans le processus de vieillissement. Il en va de même pour le facteur environnemental, c’est-à-dire notre mode de vie.

Le problème du vieillissement n’est pas le fait de vieillir (un fait que nous ne pouvons pas changer et que nous devrions considérer comme une réussite personnelle et celle de la société que nous avons construite), mais la perte fonctionnelle et l’augmentation de la dépendance qui résultent de la somme des facteurs mentionnés ci-dessus.

Dans le cadre du processus de vieillissement, on peut distinguer plusieurs événements qui, ensemble ou séparément, peuvent contribuer à sa progression :

    • L’inflammation chronique

De nombreuses recherches soulignent le rôle des processus inflammatoires de bas niveau en tant que mécanisme sous-jacent et facteur de risque dans de nombreuses maladies liées à l’âge.

    • Le stress oxydatif

Il est défini comme un déséquilibre entre la production d’espèces réactives de l’oxygène et les défenses antioxydantes, il s’agit d’un mécanisme important dans le processus de vieillissement. Il est à l’origine de diverses maladies liées à l’âge.

    • Dysfonctionnement cellulaire

Il s’agit de modifications des cellules souches qui entraînent la non-régénération des tissus et l’accumulation de cellules âgées ou sénescentes.

    • Troubles du métabolisme

L’hyperglycémie et les troubles des taux d’insuline favorisent la détérioration et le vieillissement par diverses voies biochimiques.

    • Génétique

L’un des mécanismes génétiques liés au vieillissement concerne les télomères, fragments d’ADN qui bordent l’extrémité des chromosomes pour les protéger. Comme la longueur des télomères diminue successivement à chaque division cellulaire, le nombre de télomères et le taux de diminution sont liés à la mortalité et à la longévité.

 

Comment favoriser la longévité

Le degré de détérioration biologique et moléculaire est directement lié à la longévité ou à la capacité d’atteindre un âge avancé.

Trouver des moyens d’inverser ou d’atténuer le vieillissement et de promouvoir une longévité saine est actuellement un domaine de recherche en plein essor. Cependant, il faut garder à l’esprit que si certaines des variations de la santé des personnes âgées sont dues à la génétique, les facteurs les plus influents sont liés à leur environnement physique et social.

Ainsi, il existe un certain nombre d’habitudes saines bien connues qui peuvent favoriser une meilleure santé et donc contribuer à la longévité. Parmi celles-ci, on retrouve :

    • Une alimentation saine.
    • L’exercice physique quotidien et un mode de vie actif.
    • Un niveau de repos adapté aux besoins de chaque individu.
    •  Une vie sociale riche.
    • Éviter le stress et maintenir une attitude positive.
    • Limiter les substances toxiques (tabac, alcool, drogues, exposition à la pollution, etc.).

Stratégies de lutte contre le vieillissement

Outre les actions susceptibles de promouvoir des environnements plus sains et des conditions sociales plus positives, diverses stratégies de lutte contre le vieillissement sont actuellement à l’étude. Elles comprennent, entre autres, les éléments suivants :

    • La promotion de l’autophagie

Il s’agit d’un processus de protection et de nettoyage de l’organisme pour éliminer les dommages au niveau cellulaire. Elle a été proposée comme outil utile pour traiter les troubles métaboliques, les maladies neurodégénératives, les néoplasies et les maladies infectieuses. Certains traitements pharmacologiques (comme la metformine) et certaines mesures non pharmacologiques (comme le jeûne intermittent) peuvent stimuler l’autophagie.

    • L’élimination des cellules sénescentes

Les cellules sénescentes ou altérées par les processus de vieillissement peuvent être éliminées par des substances sénolytiques ou des médicaments. Cela pourrait ralentir le vieillissement et maintenir une meilleure fonction dans la vieillesse.

    • Réduction des calories de l’alimentation

La recherche animale a montré des avantages évidents dans l’inversion des effets du vieillissement et l’augmentation de la longévité en réduisant les calories alimentaires.

    • La thérapie par cellules souches

L’introduction de jeunes cellules souches pourrait être une stratégie pour contrer le vieillissement dans certains processus de dégénérescence liés à l’âge.

    • La consommation d’antioxydants

La consommation régulière de certains antioxydants pourrait atténuer les situations de stress oxydatif.

 

Sources :