Pratiquement tous les fumeurs veulent arrêter de fumer. Ils le savent et sont persuadés des effets terribles du tabac. Ils peuvent les voir ou les lire sur leurs paquets de cigarettes. Mais leur cerveau veut de la nicotine. Alors, il va tout faire pour faire rater leur projet. Il va croire tout ce qui l’arrange et se méfier de ce qui le dérange. Cela revient à utiliser de nombreux « oui mais ». Voici quelques exemples :

  • Je peux arrêter de fumer avec de la nicotine (substituts nicotiniques) : Oui mais c’est rester dépendant.
  • Je peux remplacer mes cigarettes par des e-cigarettes : oui mais on ne connaît pas leur effet à long terme.
  • Je peux m’arrêter demain : oui mais je ne fume que 5 cigarettes par jour.
  • Je peux arrêter de fumer avec ma femme : oui mais on va se disputer.
  • Je peux retrouver mon souffle en arrêtant : oui mais je suis déjà sportif.
  • Je peux échapper au cancer et à l’infarctus : oui mais il faudra bien mourir de quelque chose.

La liste des suggestions à réponse « oui mais » est longue. C’est que dans de telles situations notre cerveau n’est pas rationnel. Pourtant habituellement, quand nous devons prendre une décision importante nous fuyons les gens irrationnels. Une bonne solution consiste à offrir à son cerveau une liberté illusoire de choix :

  • Tu veux t’arrêter maintenant ou avant le printemps ?
  • Tu veux t’arrêter seul ou avec ta femme ?
  • Tu veux t’arrêter avec ou sans substituts ? Avec ou sans cigarette électronique ?
  • Tu veux gagner un petit peu de souffle ou beaucoup ?
  • Tu veux gagner 10 ans ou 20 ans de vie ?

Quelle que soit la réponse, elle induit toujours le choix de l’arrêt… Cela revient à parler à son cerveau comme on parle à un enfant : « Tu préfères te coucher à huit heures moins le quart ou à huit heures ? »

 

L’autre solution consiste à fréquenter davantage les gens rationnels, en l’occurrence ceux qui ont arrêté de fumer depuis quelques mois et de les questionner : quel patch utilises-tu ? Quel e-liquide ? Quel est ton parfum préféré ? Quel sport as-tu repris, etc.

Cela permet de se sortir des idées fausses qui nous piègent. Car Oui il est possible de s’arrêter de fumer avec son mari. Oui la cigarette électronique est infiniment moins dangereuse que la fumée du tabac. Oui la nicotine ne donne pas d’infarctus ou de cancer. Oui plus on arrête tôt plus on gagne des années de vie.

Autrement dit, si vous voulez vous arrêter de fumer, commencez par vous méfier de votre cerveau. N’hésitez pas à le manipuler pour atteindre votre but et vous débarrasser de ces méga poisons contenus dans la fumée du tabac : le goudron et ses cancers, le monoxyde de carbone et ses infarctus, les particules fines solides et ses bronchites chroniques invalidantes.