Ce gros poisson à la chair rouge ou rosée et à la graisse riche en acides gras oméga-3 est l’un des grands prédateurs pouvant contenir du mercure. Nous vous expliquons les raisons de cette contamination et les possibilités de consommer ce poisson en conserve sans risques.

 

Le mercure a remis en cause la consommation de thon, alors que chaque Français en consomme 2,7 kilos par an (six fois plus que la consommation moyenne de la population mondiale, 0,48 kg par personne).

Le terme « thon » englobe une douzaine d’espèces de poissons marins à arêtes qui constituent le groupe Thunnus. C’est un grand poisson dont la taille peut aller de 3 à 8 mètres et le poids de 400 à 900 kg. Sa chair est rouge ou rosée et contient 12 % de matières grasses, nous avons donc affaire à un poisson gras. Mais cette graisse est riche en acides gras oméga-3, qui sont bénéfiques pour abaisser le taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang et le rendre plus fluide, ce qui réduit le risque d’athérosclérose et de thrombose.

 

Voici les espèces de thon qui sont vendues dans nos supermarchés :

  • Thon listao (Katsuwonus pelamis). Son nom commercial est « thon ».
  • Thon jaune (Thunnus albacares). Son nom commercial est « thon clair ».
  • Bonite (Thunnus alalunga). Son nom commercial est « bonite du Nord » ou « thon blanc ».
  • Thon obèse (Thunnus obesus). Son nom commercial est « thon clair ».
  • Thon rouge (Thunnus thynnus). Son nom commercial est « thon rouge ».

 

Le mercure dans les aliments

Le mercure est un élément chimique présentant une certaine toxicité pour l’homme, surtout à certaines concentrations. Divers processus naturels (l’activité volcanique et l’érosion des roches par l’eau et le vent) libèrent cette substance dans l’environnement. Mais c’est l’être humain qui l’a rejetée, et la rejette encore dans une plus large mesure, par le biais de diverses activités telles que l’industrie, l’exploitation minière, la combustion de combustibles fossiles, l’élimination des déchets, etc. En outre, le mercure a été utilisé dans les peintures, les vaccins, les piles, les équipements électriques et électroniques et les appareils de mesure (thermomètres et baromètres), entre autres applications.

Le mercure, qui est bioaccumulable et persistant, se trouve dans le monde entier. Lorsqu’il pénètre dans les tissus des plantes et des animaux, il commence son chemin dans la chaîne trophique ou alimentaire, et commence donc à faire partie des aliments.

Dans les océans, le mercure est un problème environnemental et de santé publique. Il peut être très concentré dans les organismes aquatiques et sa teneur a tendance à augmenter le long de la chaîne alimentaire chaque fois qu’une espèce en mange une autre.

 

Le mercure dans le thon

Le poisson est l’un des aliments les plus contaminés par les métaux lourds car ils absorbent et accumulent le mercure provenant des mers. Ce niveau de contamination varie selon les espèces. Il tend à être plus élevé chez ceux qui se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire (grands prédateurs) comme le thon rouge (pas en conserve), l’espadon ou le poisson empereur, le requin à grands ailerons, le requin-taupe, le requin bleu, l’aiguillat et le brochet.

Cependant, selon les experts, le thon en conserve, la bonite ou l’albacore n’accumulent pas autant de mercure et il n’est pas courant de consommer du thon rouge (Thunnus thynnus) dans notre région. D’autre part, les valeurs de mercure que l’on trouve habituellement dans les marques de thon à l’huile sur le marché sont bien inférieures au maximum légal établi dans l’Union européenne (1 ppm ou partie par million). Il faudrait en consommer 10 conserves par semaine pour dépasser le maximum recommandé.

 

Recommandations pour la consommation de poisson

Ce n’est pas parce que nous prenons des précautions que nous devons éliminer tous les poissons de notre alimentation, car les avantages l’emportent de loin sur les inconvénients. L’idée est de prévenir les risques en suivant une série de recommandations :

Pour la population générale : il est conseillé de consommer 3 à 4 portions de poisson par semaine, en essayant de varier les espèces entre les poissons blancs et les poissons bleus.

Pour les femmes enceintes et les enfants jusqu’à 10 ans : il est conseillé d’éviter la consommation des quatre espèces identifiées comme ayant une teneur élevée en mercure (espadon, thon rouge, requin et brochet). Pour les espèces à faible teneur en mercure (lieu noir, anchois, hareng, maquereau, dorade, crevettes, sole européenne, sprat, merlu, etc.), il est recommandé d’en consommer 3 à 4 portions par semaine.

Enfants entre 10 et 14 ans : limiter la consommation de ces quatre espèces à 120 grammes par mois.

Si vous avez des doutes quant à l’introduction du poisson dans votre alimentation, en particulier le thon, consultez votre médecin. Mangez sainement.

 

Sources :