Quand on dit que la peau est le reflet de l’âme, c’est bien vrai. Le derme peut manifester n’importe quel trouble physique ou émotionnel. La science qui étudie ce lien (esprit-peau) est appelée psychodermatologie. Aujourd’hui, nous vous en disons un peu plus. 

Il est impossible de séparer la santé physique de la santé émotionnelle ou mentale. Il a été prouvé que notre humeur peut avoir un impact sur la guérison d’une maladie. Et il y a des émotions qui se traduisent par des symptômes physiques.

La psychodermatologie explore la relation entre le cerveau et la peau. Car il ne fait aucun doute que le stress laisse des traces sur cet organe protecteur qui recouvre le corps et vice versa. Les pathologies de notre peau affectent également notre état psychologique. Nous sommes un tout, corps et esprit.

 

Qu’est-ce que la psychodermatologie ?

La psychodermatologie est une spécialité qui résulte de la conjonction de deux branches apparemment divergentes de la médecine : la psychologie et la dermatologie.

Elle englobe l’idée que les émotions peuvent affecter la santé de la peau et vice versa. Cela signifie qu’une thérapie psychologique peut aider à faire face à une affection cutanée et à la traiter en même temps que des médicaments.

En psychodermatologie, certains patients présentent des problèmes dermatologiques avec des conditions psychosociales, tandis que d’autres présentent des troubles psychologiques avec une symptomatologie cutanée.

Selon l’Association britannique des dermatologues, 16 % des patients en dermatologie ont une condition psychologique liée à leur maladie de peau et 14 % ont une condition mentale qui exacerbe leur maladie de peau.

Cette discipline, née au Royaume-Uni il y a une dizaine d’années, est désormais une pratique largement acceptée par les dermatologues du monde entier.

 

Psychodermatologie : le lien entre l’esprit et la peau

 

Comment la routine affecte-t-elle notre peau ?

Par le biais de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), notre humeur peut affecter notre peau. Le HHS est comme le centre de contrôle de la réaction au stress : il déclenche la production d’hormones (comme le cortisol) lorsque vous vous sentez anxieux.

La peau a ses HHS qui peuvent également se déclencher et produire des hormones qui déclenchent une réponse inflammatoire localisée, retardent la cicatrisation et déstabilisent la barrière cutanée.

Le stress est associé à un large éventail de troubles cutanés et, en outre, aux signes de vieillissement prématuré (rides et ridules). Ces conditions peuvent également nuire à l’état de santé émotionnelle, créant ainsi un cercle vicieux.

Pour toutes ces raisons, un psychodermatologue passera autant de temps à observer le niveau de stress d’une personne qu’à évaluer sa peau.

 

Les types de maladies psychosomatiques

  • Rosacée.

Elle affecte environ 10 % de la population mondiale. Dans la plupart des cas, la personne ne sait pas qu’elle est atteinte de cette maladie, car elle est peu connue. Elle se manifeste par des rougeurs, des varicosités et des lésions sur les joues, le nez et le front. Elle peut être traitée avec des antibiotiques et de la lumière pulsée.

  • Psoriasis.

Il touche 2 à 3 % de la population et se caractérise par des lésions squameuses sur une peau rouge. L’humeur peut déclencher une crise. Et les lésions peuvent également miner l’estime de soi. La luminothérapie, les corticostéroïdes et un mode de vie sain permettent de le traiter.

  • Urticaire.

Environ 15 % de la population souffrira d’urticaire au moins une fois dans sa vie. Il se caractérise par des boutons qui disparaissent en 24 heures sans laisser de trace. Il peut être déclenché par des aliments ou des médicaments. Il provoque un fort impact émotionnel. Il peut être traité par des antihistaminiques.

  • Dermatite atopique.

Elle touche 20 % des enfants et 3 % des adultes. Elle provoque une sensibilité et une sécheresse accrues de la peau, ainsi que de l’eczéma (peau rouge, irritée et qui démange). La cause peut être une prédisposition génétique. Des émollients et des anti-inflammatoires sont utilisés pour la traiter.

  • Acné.

Bien qu’elle apparaisse à l’adolescence, 40 % des adultes en souffrent. Elle se caractérise par des boutons, des taches et des pustules. La bactérie propionibacterium acnés, la pollution ou le stress peuvent la déclencher. Une bonne hygiène et des produits cosmétiques contenant de l’acide glycolique sont de bons remèdes.

  • Dermatite séborrhéique.

Elle touche 3 % de la population adulte. Elle se caractérise par des taches rouges, une desquamation et des croûtes qui démangent sur la tête, la bouche, les oreilles et la poitrine. Bien que la cause en soit inconnue, le stress, le froid et l’humidité l’aggravent. Des shampoings et des savons spécifiques sont très efficaces.

 

Comme vous pouvez le constater, les affections cutanées ne s’accompagnent pas seulement d’une gêne et d’un inconfort, mais peuvent (lorsqu’elles sont vues par les autres) générer des conséquences émotionnelles et sociales chez les personnes qui en souffrent.

Les experts recommandent de parler à une personne de confiance, de demander l’aide d’un professionnel et d’essayer de gérer le stress avec des passe-temps motivants, des techniques de relaxation ou du sport.

 

Sources :