Ces dernières années, la consommation d’édulcorants artificiels a considérablement augmenté en raison des préoccupations croissantes concernant la consommation excessive de sucre et ses effets négatifs sur la santé. Toutefois, des questions ont également été soulevées quant à la sécurité et aux effets indésirables potentiels de ces édulcorants. En réponse à ces inquiétudes, l’Organisation mondiale de la santé a établi de nouvelles recommandations limitant l’utilisation des édulcorants artificiels.

Dès le départ, notre environnement est sucré. Il est socialement admis que les enfants commencent à consommer du sucre et des sucreries dès leur plus jeune âge, ce qui détermine le conditionnement des préférences gustatives à l’égard du sucré. Souvent, lorsqu’il s’agit de réduire la consommation de sucre, celui-ci est remplacé par des édulcorants artificiels, mais cela ne semble pas non plus être la réponse la plus appropriée.

Qu’est-ce que le sucre et quel est son impact métabolique ?

Les sucres sont des glucides simples présents naturellement dans de nombreux aliments tels que les fruits et le lait. Le saccharose ou sucre blanc est extrait de la canne à sucre ou de la betterave sucrière pour être utilisé comme ingrédient dans le café, les boissons et les aliments sucrés.

Les recommandations relatives à la consommation de sucre tiennent compte de l’impact métabolique négatif d’un excès de sucre dans l’alimentation, qui favorise l’apparition de pathologies telles que l’obésité, le diabète et les caries.

La consommation d’aliments raffinés ou riches en sucre entraîne leur absorption rapide, une augmentation rapide de la glycémie et un impact métabolique élevé. Ainsi, la consommation continue de sucre entraînera une augmentation des niveaux d’insuline et une transformation accrue du sucre en graisse qui s’accumulera dans le tissu adipeux.

L’Organisation mondiale de la santé indique que le sucre ne devrait pas dépasser 10 % des calories alimentaires totales, ce qui correspondrait à une limite de 50 g dans un régime alimentaire quotidien de 2 000 calories. Elle indique également que les bénéfices sont plus importants si la limite est fixée à 5 % (25 g de sucre). Ces recommandations se réfèrent au sucre libre, c’est-à-dire à tout le sucre qui a été ajouté aux aliments ou aux boissons par le fabricant ou le consommateur. En outre, elles incluent également les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les concentrés de jus de fruits.

 

Réduire la consommation de sucre grâce aux édulcorants

Les recommandations visant à réduire la consommation de sucre ont conduit l’industrie alimentaire à inclure des édulcorants artificiels dans les aliments et les boissons. Également appelés édulcorants intenses ou édulcorants acaloriques, il s’agit de substances au goût sucré (parfois très sucré) mais dont les effets sur l’organisme sont différents de ceux du sucre et dont l’apport calorique est nettement inférieur.

Classification des édulcorants

Outre le sucre, d’autres édulcorants tels que les polyols ou les édulcorants sans calories peuvent être présents dans les aliments.

Polyalcools ou sucres alcooliques

Ils sont d’origine naturelle et contiennent moins de calories que le sucre. Leur principal inconvénient est leur effet laxatif en cas de consommation élevée.

Les plus importants sont :

·       Le sorbitol (E-420).

·       Le mannitol (E-421).

·       Le maltitol (E-965).

·       Le lactitol (E-966).

·       Le xylitol (E-967).

·       L’érythritol (E-968).

Édulcorants acaloriques

Ces édulcorants ont un pouvoir sucrant beaucoup plus élevé que le sucre et ne contiennent pas de calories. Les plus couramment utilisés sont :

Stevia (E-960)

La plante de la stévia contient des glucosides de stéviol, des substances naturelles 200 fois plus sucrées que le sucre. Elles sont résistantes à la chaleur.

Dose journalière admissible (DJA) : 4 mg par kg de poids corporel.

Aspartame (E-951)

C’est l’édulcorant artificiel le plus utilisé dans l’industrie. Il est 200 fois plus sucré que le sucre et ne résiste pas aux températures élevées. Les personnes atteintes de phénylcétonurie doivent l’éviter.

DJA : 40 mg/kg de poids corporel.

Saccharine (E-954)

Elle a été découverte il y a 150 ans et est 400 fois plus sucrée que le sucre. Elle résiste aux températures élevées et est disponible sous forme liquide.

DJA : 5 mg/kg de poids corporel.

Sucralose (E-955)

Il est 600 fois plus sucré que le sucre.

DJA : 15 mg/kg de poids corporel.

Acésulfame K (E-950)

Il est 200 fois plus sucré que le sucre. Il est souvent associé à d’autres édulcorants tels que le sucralose et l’aspartame.

DJA : 9 mg/kg de poids corporel.

Nouvelles recommandations de consommation pour les édulcorants

Une nouvelle ligne directrice publiée par l’OMS en 2023 déconseille l’utilisation d’édulcorants acaloriques pour contrôler le poids ou réduire le risque de pathologies métaboliques.

Cette nouvelle recommandation est basée sur les résultats d’une revue systématique des preuves disponibles, qui suggère que l’utilisation d’édulcorants artificiels ne confère pas de bénéfices à long terme dans la réduction de la graisse corporelle à la fois chez les adultes et les enfants. De fait, elle indique que la consommation continue d’édulcorants peut avoir des effets secondaires indésirables à long terme, notamment un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de mortalité chez les adultes.

En effet, les effets néfastes de la consommation d’édulcorants artificiels sont soupçonnés depuis longtemps.

Des données de recherche, tant chez l’animal que chez l’homme, ont suggéré des changements dans la composition du microbiote intestinal résultant de la consommation d’édulcorants, ainsi que des diminutions de la satiété et des altérations de l’équilibre du glucose, qui pourraient conduire à une augmentation de l’apport calorique et à une prise de poids sur le long terme.

Lorsque l’on compare la consommation de boissons non alcoolisées avec du sucre ou des édulcorants, une augmentation de la mortalité toutes causes confondues a été observée dans les deux cas par rapport à ceux qui n’en consommaient pas.

Il serait donc souhaitable de réduire l’utilisation d’édulcorants dans l’alimentation dès le plus jeune âge pour améliorer la santé, ce qui permettrait de réduire les apports en sucre à l’avenir sans avoir besoin d’utiliser des édulcorants caloriques. Ce conseil s’adresse à toutes les personnes, à l’exception de celles qui souffrent déjà de diabète.

En outre, cette nouvelle recommandation de l’OMS couvre tous les édulcorants synthétiques non nutritifs présents dans les aliments et les boissons ou vendus séparément pour être ajoutés aux aliments et aux boissons.

Ces recommandations sur les édulcorants artificiels visent à établir des habitudes alimentaires saines et durables pour l’ensemble de la population, en améliorant la qualité du régime alimentaire et en réduisant le risque de maladies non transmissibles.

 

Sources